Serge Paugam
 
PUF - Collection Le Lien Social


Collection dirigée par Serge Paugam (93 ouvrages)
Françoise Piotet

La CGT et la recomposition syndicale



Pourquoi se syndique-t-on ? Peut-on susciter l’adhésion ? Choisit-on son syndicat ou est-on choisi par lui ? Comment fidéliser les adhérents ? Quelles différences opérer entre adhérents et militants ? Ces questions, qui ont fait l’objet d’une très abondante littérature depuis les origines du syndicalisme, retrouvent un fort regain d’actualité en raison de la chute remarquable des effectifs syndiqués depuis le début des années 1980, plaçant désormais dans ce domaine la France au tout dernier rang des pays développés avec un taux de syndicalisation moyen d’environ 8 %.
Souhaitant mettre un frein au déclin de sa puissance numérique, la CGT, lors de son 47e congrès (2003), a assigné comme priorité à l’action confédérale le développement de l’adhésion avec, comme objectif, le million d’adhérents. Pour l’atteindre, une réforme des structures, une refonte de la répartition des moyens et une modification des pratiques ont été proposées. C’est à l’analyse de cette politique et de sa mise en œuvre concrète que cet ouvrage est consacré. Pendant trois ans, des militants et adhérents des syndicats ont été rencontrés, les modes de fonctionnement des syndicats et les pratiques de syndicalisation et de socialisation des adhérents ont été observés. Au-delà des résultats plus ou moins probants constatés concernant le développement de la syndicalisation, l’ouvrage révèle la très grande autonomie des structures qui composent la CGT et les liens faibles qui les unissent. Il met à mal le stéréotype dominant d’une organisation efficace et instrumentalisée par le parti communiste. Il souligne au contraire les difficultés rencontrées par la direction confédérale pour infléchir les pratiques locales et mettre en œuvre les décisions prises collectivement. Il n’y a pas une, mais des CGT cohabitant plus ou moins harmonieusement au sein de la confédération.

Françoise Piotet est professeur de sociologie à l’Université Paris I - Panthéon-Sorbonne, où elle y dirige l’Institut des Sciences Sociales du Travail et le laboratoire Georges Friedmann (UMR 85 93). Elle a publié une douzaine d’ouvrages, dont : Méthodes pour une sociologie de l’entreprise (avec Renaud Sainsaulieu, Presses de la FNSP, 1994, prix Albert Costa de Beauregard), La révolution des métiers (dir., PUF, « Le lien social », 2004) et Travail et emploi. Le grand écart (Armand Colin, 2007).



Date de parution : 2009
© 2024 - Serge Paugam - Tous droits réservés - mentions légales